Qu’est-ce que le Projet National ISSU ?

Le Projet National ISSU (2024-2028) est un projet national (PN) de recherche et développement collaboratif qui rassemble des organismes publics et privés du secteur de l’aménagement urbain (maîtres d’ouvrages, ingénieries, entreprises de travaux, bureaux de contrôle, industriels, organismes de recherche).

Le Projet National ISSU vise à s’adapter au changement climatique et à proposer des solutions de rafraîchissement du secteur de l’aménagement, notamment en :

  • Progressant dans la compréhension, la conception, l’évaluation et la mise en œuvre de solutions, de l’échelle du composant (en laboratoire) à celle du démonstrateur urbain (îlots, quartier), en intégrant l’ensemble des surfaces disponibles.

  • Proposant des méthodes communes de caractérisation, d’évaluation et de comparaison des solutions, en ayant une vision globale et intégrée de leurs impacts sur les différents enjeux urbains.

NOS ACTUALITES

Le changement climatique

Au niveau mondial, le taux de population urbaine par rapport à la population totale est
de 56% en 2021. Cette tendance devrait se poursuivre, avec un doublement de la population urbaine attendu pour 2050, soit environ 7 personnes sur 10 (Nations Unies, division population 2023 ; La Banque Mondiale 2023). Cette augmentation de la population urbaine s’est accompagnée d’une augmentation de la superficie des zones urbaines.

L’augmentation de l’urbanisation des populations et des territoires diffère cependant en fonction des régions du monde. Les pays développés voient l’expansion de leurs zones urbaines ralentir.

En revanche, la transition est intense et rapide dans les pays en développement.

Des mégalopoles s’y développent, avec des formes différentes de celles des villes traditionnelles structurées autour d’un centre-ville dense et souvent haut concentrant la plupart des activités majeures. L’étalement urbain et l’artificialisation des territoires sont dans tous les cas accompagnés d’une densification inégale des milieux urbains, et d’une diversification des formes urbaines.

Les villes ont donc un rôle prépondérant à jouer dans la lutte face au changement climatique mais elles doivent aussi s’adapter et se développer dans un objectif d’écologie, résilience et inclusion (La banque mondiale 2023).


Le changement climatique induit une augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur.
Ces vagues de chaleur correspondent à l’occurrence de températures particulièrement élevées, pendant plusieurs jours d’affilée. Il n’existe cependant pas de définition universelle plus précise de ce terme, les niveaux
de température et la durée minimum conduisant à la définition d’une vague de chaleur, variant d’une région à l’autre du monde et des domaines d’étude ou d’application considérés. Le dernier rapport du GIEC indique qu’avec la poursuite du réchauffement, chaque région devrait connaître des vagues de chaleur et des sécheresses cumulées plus fréquentes, y compris des événements simultanés sur plusieurs sites (IPCC 2023).

Les enjeux du développement urbain

En croisant les enjeux du développement urbain et les questions climatiques, le Projet National ISSU s’intéresse aux surchauffes urbaines, entendues comme un phénomène complexe d’origine multiple, s’exprimant de jour comme de nuit avec des répercussions à l’échelle des villes comme à l’échelle du vécu d’un habitant.

En journée, elles s’expriment dans un environnement minéral et souvent confiné, dans lequel le rayonnement solaire, les températures d’air et de surface, l’humidité et la vitesse de vent sont tels que le ressenti des usagers est inconfortable voire que le stress thermique induit rend la situation dangereuse. En soirée et la nuit, la surchauffe renvoie à la définition de l’îlot de chaleur urbain, dont la caractéristique la plus marquée en période estivale est la limitation ou l’absence de rafraîchissement nocturne. 

Les surchauffes urbaines constituent donc un sujet de premier plan. Pour en contenir les effets négatifs en adaptant nos villes, il est donc urgent de continuer à mieux comprendre les processus physiques se développant en milieu urbain en période de forte chaleur afin de mieux maîtriser les flux, et de travailler sur la vulnérabilité des systèmes urbains et des écosystèmes. 

Diagnostic de la surchauffe urbaine, ADEME (2017)

Plusieurs verrous sont identifiés pour que le secteur opérationnel, soutenu par la recherche, puisse adapter ses pratiques et par là nos villes :

Verrous Scientifiques et Techniques

  • La caractérisation des propriétés intrinsèques clefs des composants de solution.
    L’établissement de protocoles de caractérisation fiables et partagés, permettra outre l’évaluation et l’optimisation de paramètres, une comparabilité de la performance thermique intrinsèque des composants de solution ;

  • L’évaluation intégrée des services rendus par les solutions
    Un cadre d’analyse multicritère, incluant une attention particulière à la fiabilité et à la représentativité des mesures et prédictions microclimatiques, et capable de prendre en compte la spécificité de solutions, ainsi qu’un recensement et un travail sur leur intégration et leur impact dans un écosystème urbain permettra de progresser vers le développement d’approches systémiques pour évaluer la performance effective de solutions de rafraîchissement urbain  sur différentes cibles et dans leurs interactions avec leur environnement ;

  • Le passage du laboratoire au terrain.
    La surchauffe urbaine étant avant tout un problème appliqué, les résultats de laboratoire et cadres théoriques doivent être mis à l’épreuve et être alimentés réciproquement par le terrain. Les démonstrateurs peuvent permettre de faire les ponts nécessaires.  

Objectifs du projet

  • développer une approche collaborative et partagée de la caractérisation des composants qui constituent les briques des solutions « vertes, bleues, grises, … », aussi bien à l’échelle de l’enveloppe des bâtiments que de l’aménagement urbain local ;

  • permettre la prescription et l’orientation pour tous de choix de composants et solutions permettant de lutter contre la surchauffe urbaine ;

  • améliorer la ‘paramétrisation’ des modèles microclimatiques et autres dispositifs d’évaluation/suivi de l’efficacité microclimatique de ces solutions ;

  • repositionner la performance microclimatique attendue des solutions dans leur contexte environnemental et social d'implantation, et l’analyser au regard des différents enjeux sociétaux et écologiques contemporains ;

  • améliorer les connaissances sur le comportement des solutions en situation réelle ;

  • créer un espace d’échange opérationnel pour l’innovation et la promotion d’une filière d’aménagement favorable à la lutte contre la surchauffe urbaine.

Le Projet National ISSU vise donc à :

Soutiens Financiers & Gestion

La gestion administrative et financière ainsi que la communication du Projet National ISSU sont assurées par l’Institut pour la recherche appliquée et l’expérimentation en génie civil (IREX).

Le Projet National ISSU est soutenu par le Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires (MTECT).